Le Château de Pionsat
Le Château de Pionsat
De la période révolutionnaire jusqu’au XXe siècle, les destins du territoire de Pionsat et de son château vont se séparer pour se recroiser au XXe siècle.
La construction du premier château de Pionsat remonte à la fin du XIVe siècle au cœur de la guerre de Cent ans.
Il est vraisemblablement l’œuvre de Guy Aubert, seigneur le Pionsat (et neveu du pape Innocent VI), appliquant l’édit de Charles V de 1367 sur la fortification du royaume, afin de renforcer la défense de l’Auvergne face aux incursions Anglaises. Au cours des siècles, le château prend la forme d’une enceinte avec plusieurs tours (peut-être cinq) et donjon selon un schéma assez élaboré dont il reste encore des vestiges notamment une partie du corps de logis et une tour. Depuis l’année 1482, et l’achat par Jacques de Chazeron, premier maître d’hôtel du roi Louis XI, du fief de PIONSAT où il fait bâtir une tour carrée à porte gothique dans la cour. La renaissance apporte un vent de renouveau exceptionnel pour l’édifice. Vers 1540 /1542, François de Chazeron, fils de Jacques et conseiller du roi François 1er, commence « d’embellir » le château de PIONSAT, mettant bas une partie des constructions défensives devenues caduques et construisant le château néo-classique avec un pavillon et deux ailes en équerre. Puis en 1581, Antoine de Chazeron continue les travaux ainsi que ses descendants, Gilbert et Charlotte de Chazeron. Cependant, le projet familial qui aurait sans doute conduit à la disparition complète de la forteresse médiévale s’arrête vers 1610. C’est donc un édifice à la mutation inachevée que Charlotte de Chazeron transmet à la famille de Chabannes par son mariage avec Jacques de Chabannes. La période révolutionnaire marque un tournant dans le développement et le rayonnement de l’édifice. En 1789, Louise-Olive-Elisabeth-Bernard de Coubert, (veuve de Jean-Baptiste de Chabannes mort sans héritier) qui a choisi de pas émigré comme beaucoup de nobles de l’époque, a conservé la propriété de l’édifice, mais du fait de la suppression des droits féodaux, a perdu une partie des recettes qui lui permettaient de subvenir à l’entretien du Château comme par le passé. Par nécessité, elle est contrainte de vendre le château en 1792 avec ses dépendances. Cet épisode marque le début de son démantèlement par des ventes successives. Le XIX siècle est une période douloureuse pour l’édifice dont les bâtiments situés à l’est sont détruits et remplacés dans le style de l’époque et sans recherche d’une harmonie avec les parties les plus anciennes. En 1879, Gustave Alexis FARIN devient propriétaire de la partie renaissance du château et le lègue en 1911 à la commune pour y installer la « Mairie et la Justice de Paix ». Le caractère singulier et exceptionnel du château fait l’objet d’une reconnaissance officielle comme Monument historique par arrêté du 8 juin 1920. La partie médiévale bien qu’appartenant à des propriétaires privés fait l’objet d’une inscription le 15 mars 1962 à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Pendant les années qui suivent, la partie publique du château connaît différentes utilisations sans affectation définitive ni même de mise en valeur. Ce n’est qu’à partir des années 1970, que la municipalité avec l’appui d’un groupe de Pionsatois rassemblés au sein des Amis du Château de Pionsat, prend réellement conscience du potentiel de l’édifice pour le développement de la commune. Cette période marque le début des efforts de rénovation, d’information historique et d’animation pour la mise en valeur. La municipalité effectue alors des aménagements intérieurs permettant l’accueil du public et la tenue de manifestations. Les Amis du château organisent avec d’autres associations (ACEPA, puis plus tard La Combraille Vive, les associations en charge des festivités de la commune, etc.) l’animation des lieux. Les amis du château sont alors très investis dans les visites de l’édifice, les expositions et diverses festivités dont les très renommées « Fêtes musicales du Château de Pionsat » qui connaîtront une forme de consécration pour l’édition du 30ème anniversaire en 2005 en obtenant le haut-patronage du ministère de la Culture. À partir des années 1990 la partie médiévale, à l’abandon, est rachetée par la famille Perol-Charles qui entreprend une remarquable remise en état des toitures et des intérieurs. Cet engouement et ces efforts obtiennent une reconnaissance au début des années 2000 avec l’inscription du Château sur la route des châteaux d’Auvergne. Le XXIe siècle apporte un nouvel élan et une nouvelle ambition au château avec le lancement par la municipalité, soutenue par l’État, la Région Auvergne et le Conseil général du Puy-de-Dôme d’un vaste projet de rénovation des toitures, des combles et de l’escalier à vis, et l’affirmation d’une volonté de faire de ce château un haut lieu du tourisme et de la culture en Combrailles et dans le département.